Régulation émotionnelle chez les ados : et si on changeait d’approche ?
« Ben tu vois Maman, ils ont du mal à réguler leurs émotions. » Cette phrase, c’est celle de mon fils de 12 ans, en parlant de ses copains qui ne reviendront pas au collège l’année prochaine. Elle m’a secouée, fait sourire… et aussi donné envie de te parler de cette fameuse régulation émotionnelle chez les ados, qu’on évoque souvent, mais qu’on comprend rarement de la même façon.
Régulation émotionnelle chez les ados : un mot à la mode… mais de quoi parle-t-on vraiment ?
Tu as sans doute déjà entendu cette expression mille fois. On en parle à l’école, à la maison, dans les médias… Mais toi et moi savons bien que derrière les mots, il y a une réalité parfois bien différente.
Chez nous, avec mes cinq enfants, on parle souvent d’émotions. C’est un peu normal : je forme des parents à l’approche Hand in Hand, alors forcément, ça infuse. Et quand j’entends mon fils m’expliquer que ses copains quittent le collège (sur la demande de la direction) parce qu’ils « ont du mal à réguler leurs émotions », je me demande : est-ce qu’on parle vraiment de la même chose à la maison et à l’école ?
Parce que dans beaucoup d’établissements, réguler ses émotions, ça veut souvent dire : ne pas faire de vagues, se contrôler, obéir… Et quand ce n’est pas le cas ? Punition, heure de colle, exclusion. Pourtant, les neurosciences nous montrent aujourd’hui que la régulation émotionnelle, la vraie, passe d’abord par un processus relationnel : ce qu’on appelle la co-régulation.
La co-régulation : la clé oubliée de la régulation émotionnelle chez les ados
Ce que je transmets aux parents que j’accompagne, c’est qu’avant de savoir gérer une grosse émotion tout seul, un enfant (et a fortiori un ado !) a besoin de pouvoir la vivre avec un adulte capable de l’accueillir. C’est ça, la co-régulation.
Mais au collège, dans une salle avec 28 élèves et un seul prof, cette co-régulation est quasiment impossible. Alors on isole, on sanctionne, on exclut.
Et pourtant, des études récentes montrent que les retenues n’ont aucun effet positif sur les comportements problématiques. Pire encore : elles renforcent la honte et la déconnexion émotionnelle.
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Des alternatives qui fonctionnent (et inspirent !) : régulation émotionnelle chez les ados en pratique
En Grande-Bretagne, des collèges ont choisi une toute autre voie. À la place des sanctions classiques, ils ont mis en place des espaces d’écoute, de retour au calme, d’expression émotionnelle. Résultat ? Une baisse significative des exclusions, mais aussi… une amélioration des résultats académiques.
Parce que oui, quand on va mieux, on apprend mieux. Quand on est écouté, on se régule mieux. Et quand on se sent en lien, on a moins besoin d’exploser.
Conclusion : Soutenir les ados, ça commence par écouter les adultes
Ce que cette histoire m’a encore rappelé, c’est que personne ne peut offrir de co-régulation s’il est lui-même débordé émotionnellement. Que ce soit un parent, un prof, un éducateur — on ne peut pas transmettre de calme intérieur quand on n’a pas d’espace pour vider son propre trop-plein.
C’est là que le partenariat d’écoute entre adultes devient un outil précieux. Quand un adulte peut déposer ce qu’il vit, être entendu sans jugement, il retrouve de la clarté, de la disponibilité intérieure. Et dans ces moments-là, même un simple regard, une remarque posée avec douceur, un geste de soutien peuvent faire une vraie différence pour un ado.
Pas besoin d’être psy, ni d’avoir des heures devant soi. Parfois, un adulte un peu plus calme, un peu plus centré, ça suffit pour remettre un peu de sécurité dans une journée d’ado qui partait en vrille.
Alors non, réguler ses émotions ne s’apprend pas par la punition. Ça s’apprend au contact d’adultes régulés — et pour qu’ils le soient, ils ont besoin, eux aussi, d’être accompagnés. Entre parents. Entre collègues. Entre humains.
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